Dimanche 17 : trajet Shodoshima - Kyoto
Arrivée en fin d'aprem à Kyoto après un bateau, 2 trains, un RER et le métro... Nous sommes dans notre nouvel appart, nettement plus agréable que le précédent, notre proprio Taketo, est adorable. La poisse nous poursuit, la machine à laver est en panne ! Donc il est parti avec notre linge sale pour le laver et le sécher ! Du coup on n'a pas eu à se mettre tout nus devant la machine à laver ! Ni à essayer de comprendre comment la mettre en marche !
Encore très difficile de localiser l'appart, on s'y est mis à 5 pour le trouver ! Un monsieur d'abord a voulu nous aider, puis il est allé sonner à une porte, une dame est venue en renfort, elle est elle-même aller sonner à une autre porte, une 2ème dame est sortie à son tour... On ne peut pas dire que les japonais ne se mettent pas en 4 pour les touristes ! En plus le monsieur m'a offert une branche d'arbuste qu'il venait de cueillir en signe de bienvenue !
Première soirée dans Kyoto qui a l'air d'être une ville vraiment chouette, on ne l'a vue que de nuit, ça grouille de monde mais l'ambiance y est très agréable.
On s'est lancé pour aller tester la cuisine locale dans une auberge traditionnelle réputée où on a payé 4 fois le prix habituel ! Eh bien, décidément la cuisine japonaise ne nous séduit pas vraiment, c'est toujours joli à regarder, d'ailleurs au Japon on dit que la cuisine ne se mange pas mais se regarde, on est assez d'accord ! Les serveuses étaient classes, habillées en kimono, les petits plats dans de la jolie vaisselle se succédaient, on n'a pas pu identifier tout ce qu'on nous a apporté, beaucoup de choses molles, à base de tofu, du poisson cru, du boeuf bouilli, des pattes de crabe fort bonnes mais à tremper dans une sauce fumée qui gâchait le tout, dommage ! On a bu du saké au citron. Marc a renversé son verre ! A dire vrai on avait un peu l'impression d'être des éléphants dans un magasin de porcelaine ! Un peu l'impression aussi de jouer à la dînette. Le jardin du restaurant en revanche était magnifique.
On a déjà hâte d'être à demain pour nous lancer à la découverte des 300 temples, jardins, palais etc... Il va falloir sélectionner, c'est sûr !
Lundi 18 : château Nijo-jo, Nishishi market, parc Maruyama, Pavillon d'argent, chemin de la Philosophie, quartier Shimbashi
Réveillés tôt, ça tombe bien. La journée s'annonce longue ! Avec nos pass métro bus, nous sommes parés !
Quand je vous disais qu'il y avait au moins 300 temples, j'étais loin du compte, en fait c'est 3000 temples, palais, sanctuaires, jardins, etc...
On se met en conditions avec le château Nijo-jo et les jardins qui l'entourent, très belle porte d'entrée mais on avait lu que ce n'était pas l'endroit le plus intéressant et c'est vrai, et puis pour ce qui est des jardins, on devient un peu sélectifs et difficiles !
On traverse le marché Nishiki, mais là aussi, on passe un peu vite les stands qui regorgent de poissons séchés et de viandes, légumes, poissons frits...
Puis on rentre dans le vif du sujet par la visite du parc Maruyama qui doit être magnifique au printemps car les cerisiers y sont très présents. Le grand soleil du début de journée s'est transformé en un ciel nuageux, voire orageux, mais c'est beau quand même ! Un petit coup d'oeil au temple Shoren-in et son jardin intime, et on dirige nos pas vers le Pavillon d'argent (temple Ginkaku-ji), qui devait être recouvert d'argent mais, finalement a été recouvert de laque car justement, plus d'argent dans les caisses ! Vous suivez ? !.... En tous les cas, son jardin est juste magnifique ! Avec celui de Takamatsu ce sont nos deux coups de coeur à ce jour... Les deux ont en commun de s'adosser à une colline, ce qui renforce la magie du lieu.
De plus, c'est le premier que l'on voit avec une partie sèche, c'est à dire une savante composition en pierre et en graviers ratissés qui représente ici la mer et le mont Fuji... Il est dit que l'éclat de la lune s'y reflète les soirs de pleine lune. Bref cette promenade est un régal une fois de plus : voir photos.
On commence à en avoir plein les pattes mais c'est pour la bonne cause, donc on continue vaillamment par le Chemin de la Philosophie, petite promenade bucolique le long d'un canal avec encore et toujours des érables et des cerisiers.
Pour finir un petit tour dans le mini quartier de Shimbashi, deux petites rues qui rappellent le Tokyo d'autrefois où officiaient les geishas et les apprentis geishas : les maikos.
Durant toute notre balade, nous avons croisé des jeunes filles en kimonos. Ce ne sont pas des geishas mais des jeunes filles qui louent un kimono pour faire des photos dans les parcs à la période des cerisiers ou des érables.
Le long des rues s'alignent des échoppes d'artisanat et des petits stands d'alimentation : marrons et patates douces grillées, choux à la vanille ont fait notre encas du midi... et c'était bien bon !
Et demain ? Eh bien on continue ! La pluie s'est invitée au programme ce soir...
Mardi 19 : Jardins (Pavillon d'or, Ryoan-ji, Kodai-ji), quartier Sannenzaka
Encore une grande journée, encore des temples avec leurs jardins...
D'abord, arrivée dans notre auberge traditionnelle (ryokan) pour déposer nos valises. Accueil plein de gentillesse et de délicatesse, futons toujours bien sûr ! En fait, tu paies cher, tu dors par terre et en plus, tu dois faire ton lit ! Mais on s'adapte aux coutumes...
Puis c'est parti pour la visite du Pavillon d'or, juste somptueux, cadre magnifique, je crois que cette fois ci c'est plus beau en vrai que sur les photos, dommage pour vous ! Beaucoup de monde mais on est bien conscient qu'on fait partie de ce "plein de monde" ! Hier, on avait vu le Pavillon d'argent, eh bien, c'est encore un cran au dessus, pourtant nous ne sommes pas vraiment des amateurs de dorures, mais l'or se reflétant dans le lac donne au lieu un aspect presque surnaturel, un grand moment...
Changement de décor avec le Ryoan-ji, célèbre pour son jardin sec, on avoue être restés nous-mêmes un peu secs devant ce rectangle de 10m de long sur 8 de large fait de graviers sur lesquels sont posées des pierres, 15 exactement. Les graviers symbolisent les océans et les rochers, les continents... On veut bien, on pourrait penser à de l'art contemporain minimaliste, mais pas du tout puisque ce jardin zen a été créé vers 1500...
A savoir, tout jardin sec doit toujours être associé à un jardin humide moussu. La mousse est le symbole de la vie et non une plante parasite comme chez nous. D'ailleurs on voit souvent des jardiniers à l'oeuvre en train d'enlever avec une grosse pince à épiler les mauvaises herbes qui poussent sur la mousse... Quelle patience infinie !
Allez, un petit dernier pour la route, le temple Kodai-ji avec lui aussi, un jardin sec mais coloré, ce qui rend un peu mieux sur la photo.
A la sortie, deux geishas qu' on reconnaît en principe à leurs visages et leurs nuques poudrées de blanc... On n'a pas osé leur demander si c'étaient des vraies ou pas !
Pour finir, balade dans le quartier de Sannenzaka, quelques rues très touristiques mais bien sympas quand même malgré la foule.
Et, ce soir, encore un peu de boeuf wagyu, d'une tendreté extraordinaire, on le mange en petite quantité car il est très gras, et plutôt cher aussi. A noter que le célèbre boeuf de Kobe est aussi du boeuf wagyu élevé spécifiquement à Kobe... Sa tendreté s'explique par les massages prodigués par les éleveurs sur leurs bêtes, ils leur font même écouter de la musique... Il est bien connu que la musique attendrit les boeufs !
Dernier jour complet demain dans cette ville qui nous enchante, à part les crises de nerf pour trouver le bon bus, le bon arrêt et le bon sens !!! D'ailleurs on a fini en taxi ! Je pense que la tension de mon petit mari a dû atteindre des sommets...
Mercredi 20 : Fushimi-Inari, Tofuku-ji, quartier Arashiama, Tenryu-ji, bambouseraie
Notre dernier jour complet à Kyoto, soleil, nuages, même quelques giboulées et surtout un petit vent frisquet.
Passage obligé par la gare, un vrai petit moment de panique lorsqu'on se retrouve coincé au milieu de la foule (voir photo) ! Ensuite trajet facile et rapide pour atteindre la banlieue proche, d'abord le sanctuaire d'Inari, remarquable par ses 30000 torii qui mènent jusqu'au mont du même nom. On ne peut lire les inscriptions sur les piliers que lorsqu'on redescend puisqu'elles ne doivent pas être vues par les profanes, seulement par les initiés.
Ensuite, temple Tofuku-ji, encore un coup de coeur (je ne sais pas s'ils vont tenir nos coeurs avec tous ces coups !). L'originalité de ce temple c'est qu'on domine le jardin et donc une mer d'érables s'offre à nous, juste waouh !
Et hop ! On reprend le train direction le village d'Arashiyama, une très belle bambouseraie, encore un temple, et une rue très touristique et commerçante...
Aujourd'hui il y a vraiment beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de monde partout où on se dirige, ça en devient pénible !
Comme toujours se déplacer en train au Japon est vraiment facile, on a même pris un train en flagrant délit de retard de 6mn !!
En revanche se déplacer en bus nous rend dingues ! Rien à dire sur le réseau en soi, on peut vraiment aller partout, mais impossible de se repérer, les plans sont illisibles, le gps nous enduit d'erreur ;o), on ne sait jamais quel numéro prendre, où le prendre, dans quel sens, bref une vraie galère ! Le métro existe, très facile à utiliser, mais que 2 lignes !
En résumé, Kyoto nous a enthousiasmés avec ses jardins aux couleurs automnales et nous a exaspérés avec ses bus !
Demain grasse mat en attendant le train pour Kanazawa...
