28 au 30 janvier : Mawlamyne (Moulmein)

Lundi 28

Lever aux aurores pour aller prendre le bus pour Moulmein munis de notre "breakfast basket" (des bananes et deux sandwichs au fromage) que nous comptions déguster en attendant le départ du bus. En fait seules les bananes étaient mangeables, pain dur et fromage rance, que même les chiens n'ont pas voulu !

Une description de la gare routière s'avère indispensable : une multitude de bus pour la plupart ultramodernes, garés n'importe comment, des paquets, des bagages et des déchets partout, bourrée de monde, des vendeurs ambulants et bien sûr aucune indication de destination lisible pour nous. Seule la compagnie de bus était identifiable, c'était déjà ça... 

Enfin nous sommes partis pratiquement à l'heure dans un bus de compétition, café et gourmandises offerts, écrans individuels, couvertures, et des sièges dignes de la classe business en avion, tout ça pour 7 € par personne et pour faire 310 km, en 6h quand même !

La route était meilleure que celle de notre trajet Bagan-Inle, et les bas-côtés plus proprets. Plus on va vers le sud, plus la végétation est dense et verte. 

Une fois installés dans notre guesthouse, pas charmante, mais de toute manière il semble qu'il n'y ait rien de charmant à Moulmein. Dans le Guide du Routard il est dit que  Kipling et Somerset Maughan ont trouvé cette ville romantique en diable ???? C'était il y a longtemps, parce que nous, on n'a rien vu de romantique, le marché très vétuste et très malodorant (des tonnes de poisson séché), les rives du fleuve remplies de déchets, quelques maisons coloniales entièrement délabrées... La seule curiosité du coin c'est la petite colline couverte de pagodes, on les a vues de nuit en rentrant chez nous après le resto du soir (pas terrible non plus). 

Bref pas de coup de foudre pour Moulmein, Julie nous l'avait bien dit !

Mardi 29

Une journée bien remplie !

Le Taxi Driver qui nous avait alpagués hier alors que nous déambulions le long du fleuve, nous attendait à 8h précises devant notre guesthouse. Au programme : le Bouddha couché, puis l'île aux Ogres (rassurez-vous on n'en n'a pas vus !). 

Que dire du Bouddha couché ? 180 m de long, 50 m de haut, le plus grand du monde paraît-il. Sur le chemin qui mène à lui, 500 statues de bonzes, une ambiance de fête foraine, barbes à papa, ballons gonflables, musique de foire, un monde fou, très peu de touristes visages pâles, hallucinant ! A l'intérieur du fameux Bouddha, plusieurs étages que l'on parcourt pieds nus bien sûr, le musée des horreurs : des statues à taille humaine, certaines terrifiantes, des coins et des recoins en construction, en réparation, à l'abandon, ... Du grand n'importe quoi pour nos yeux d'européens ! On ne regrette pas d'y être allés car il faut le voir pour le croire !

Puis en route pour l'île, que l'on atteint par un grand pont tout neuf, et là c'est tout ce qu'on aime : champs de cacahuètes, quelques rizières (la plupart sont sèches à cette saison hélas), maisons en teck, échoppes d'artisans en tout genre et la vie quotidienne... Tout d'abord un fabricant d'ardoises scolaires et de crayons, puis un fabricant de pipes et d'objets en bois, où on est accueilli avec thé et délicieux petits gâteaux coco, suivi d'une fabrique de chapeaux pointus (turlututu !). Ensuite un petit tour à pied dans le village, avec toujours le même accueil souriant de tous, notamment une très vieille petite mamie, toute contente de se faire prendre en photo. Pour finir, la visite d'une fabrication d'élastiques, depuis la collecte de la sève d'hévéa jusqu'à la mise en sachets de jolis petits élastiques de toutes les couleurs (pour ceux qui sont amis avec nous sur  Facebook y'a les photos !). 

Parlons un peu maintenant de notre guide / taxi : un petit monsieur tout rond, qui rigole tout le temps, parle pas mal l'anglais et un peu le français. Sa femme est prof de fac mais, lui, gagne au moins autant avec son job de guide taxi (le salaire moyen mensuel birman est de 80 €). En plus il est DJ, d'ailleurs nous avons eu de la chouette musique durant tout le trajet, entre autres Stromae, Maître Gims, de la très bonne folk music, et pour finir en beauté : Bohemian Rhapsody !

Après un petit moment de repos et une douche (maintenant il fait carrément chaud), nous voilà repartis à pied sur la petite colline qui domine Moulmein pour voir le coucher du soleil sur le fleuve. Vue d'en haut la ville est très verdoyante et pas si moche que ça ; notre jugement d'hier était sans doute un peu hâtif ! En nous transportant par la pensée au temps de sa splendeur quand il n'y avait ni motos, ni voitures, ni plastiques, ni pub, ça devait effectivement avoir du charme...

Les bonzes alignés
Les bonzes alignés
Le fameux bouddha couché (180 m sur 50 !), une horreur !
Le fameux bouddha couché (180 m sur 50 !), une horreur !
Ici on fabrique les chapeaux pointus
Ici on fabrique les chapeaux pointus
Là ce sont les élastiques en couleur
Là ce sont les élastiques en couleur
Coucher du soleil sur Moulmein et le fleuve
Coucher du soleil sur Moulmein et le fleuve