3-6/10 : New Brunswick

Mardi 3 : des iles de la Madeleine à Hopewell Rocks (Baie de Fundy)


A la suite de notre long périple de retour des îles de la Madeleine, nous arrivons à Hopewell rocks en fin d'aprem, juste à temps pour voir les "pots de fleurs". Ce sont des pitons rocheux de plusieurs dizaines de mètres coiffés de végétation. A marée basse, on peut se promener au pied de ces géants, à marée haute, on n'en distingue plus que le sommet. 

En effet, ici ont lieu non pas les plus grandes marées du monde mais les plus hautes, l'eau monte de 10 à 20 m suivant l'amplitude de la marée. 

Un petit dîner léger dans un charmant café puis nuit dans une jolie maison près du parc. 

Marc nous a fait un remake de la "grande vadrouille "...

En sortant de la salle de bain, il s'est trompé de porte et est rentré chez les voisins ! Il a tout de suite compris sa méprise en entendant les ronflements particulièrement sonores du monsieur... On en rit encore  ! Surtout qu'on s'est retrouvé à la même table au petit déjeuner !


Iles de la Madeleine, 5ème traversier du voyage (!) vers l'Ile du Prince Edward que l'on traverse et que l'on quitte par le pont de 13 km, pour rejoindre Hopewell Rocks au Nouveau Brunswick
le fameux pont de 13km entre l'île du Prince Edward et le New Brunswick (4 ans de construction dans les années 90, 5000 ouvriers et autres ingénieurs), ancré par 35 m de fond.
Ce n'est pas le plus long du monde (165 km en Chine sur terre) ni même sur mer (45 km au Quatar !)

 

Mercredi 4 : de Hopewell Rocks à Bouctouche 

 

Avant de prendre la route nous retournons voir nos "pots de fleurs " à marée montante. Ensuite route tranquille jusqu'à Bouctouche le long de la côte acadienne... Les températures sont nettement remontées, 23 degrés (cette fois-ci je crois que c'est bien l'été indien, avant c'était juste une chaleur anormale pour la saison). La région est très plaisante, jolies maisons, toutes en bois, le long de la mer. Ici, en Amérique, les habitations ne sont jamais clôturées, pas de haies non plus pour se cacher un peu des voisins, ce qui contribue à l'harmonie visuelle. Nous sommes toujours surpris de voir des jeux d'enfants installés à 20m de la route sans aucune barrière de protection...

Nous passons à Cap pelé, tout petit village mignon, connu pour ses fumeries de harengs : 95% de la production mondiale vient d'ici, donc quand vous mangez du hareng fumé, 95% de chance qu'il vienne de ce petit coin de bout du monde !

Arrivée à  Bouctouche, lieu chargé d'histoire acadienne mais bien mort à cette période de l'année ! On ne vous parlera pas de notre restau de ce soir, celui qui était conseillé étant fermé, pas grand chose à se mettre sous la dent... mauvaise pioche !

La suite de notre épopée acadienne demain.  

En tous les cas, pas facile à comprendre les acadiens, on finit par leur parler en anglais, ce qui revient un peu au même car on a aussi du mal à comprendre leur anglais... en fait on ne sait pas s'ils nous parlent en français ou en anglais... mais toujours avec un grand sourire, eux non plus ne nous comprennent pas !

Le Nouveau Brunswick est la seule province canadienne officiellement bilingue. Tout (les panneaux, les indications, les boutiques) est écrit dans les 2 langues. 

de Hopewell Rocks à Bouctouche via le Cap pelé 
les "pots de fleurs" à  marée basse 

 

 

 

les mêmes à marée montante (on n'a pas eu le courage d'attendre la pleine mer pour faire la visite !).

Aujourd'hui la marée était censée monter de 11 m, mais elle peut atteindre 17 m.

variante
notre b&b à  Hopewell Rocks 

 

 

 

plein de sorbiers de l'oiseleur ici


Jeudi 5 : de Bouctouche à Caraquet par la Route de l'Acadie


Aujourd'hui encore une belle journée de balade sur la route acadienne. 

Parlons en justement des acadiens... Je vais essayer de faire court...

D'abord il y eut les Mic Mac qui vivaient peinards sur cette partie du continent nord américain, puis, au début du 17 ème arrivèrent des français du Poitou qui s'installèrent dans certaines parties des provinces maritimes actuelles appelées alors l'Acadie.

Surnommés "défricheurs de la mer" pour avoir créé des digues (les aboiteaux) afin d'assécher les marais, les acadiens rendirent les terres fertiles et vécurent peinards à leur tour jusqu'à ce que la France et l'Angleterre se disputent ce territoire. Les anglais ayant gagné la guerre, les acadiens furent déportés (ce qui fut appelé pudiquement "le grand dérangement") au milieu du 18ème siècle. 

Certains furent renvoyés en France et s'installèrent à Belle Île, d'autres se retrouvèrent en Louisiane et devinrent les cajuns. Quelques-uns parvinrent à vivre cachés dans les alentours, enfin un certain nombre revint au pays une fois les hostilités terminées. 

Toujours est-il qu'aujourd'hui, plusieurs centaines de milliers de leurs descendants vivent encore au Nouveau Brunswick, tout particulièrement dans la région où nous nous baladons depuis hier. On repère facilement leurs maisons, en général flanquées du drapeau acadien (bleu blanc rouge, avec une étoile).

Nous avons commencé la journée par une visite rapide (pour cause de fermeture en cette saison) du Pays de la Sagouine, un village acadien reconstitué qui doit son nom à l'héroïne d'une pièce de théâtre d'Antonine Maillet, très célèbre ici.

Ensuite nous avons traversé le parc national de Kouchibouguac, magnifique, surtout que les couleurs commencent enfin à être de la partie... A certains endroits on en aurait presque mal aux yeux !

Arrivés en fin d'aprem à Caraquet, haut lieu de la culture acadienne, encore une visite d'un village acadien du 19 ème siècle mais, cette fois-ci, il s'agit de vraies maisons qui ont été déplacées. Dans certaines d'entre elles, on est accueilli par des personnes en costume d'époque. Nous avons ainsi pu assister à la transformation du lin, au travail du meunier, du tonnelier, avons fait un petit tour chez le menuisier aussi (Pierre et Sébastien B. auraient sans aucun doute été admiratifs devant les outils et les machines toujours en état de marche aujourd'hui. Pas d'obsolescence programmée à cette époque !).

La petite école était dans son jus, comme si les élèves venaient tout juste d'en sortir. 

Bref une visite fort intéressante avec des gens bien sympatiques. C'est certainement encore bien plus chouette en plein été quand le village revit vraiment avec familles en costume d'époque. 

Vous l'aurez compris, les acadiens sont très fiers de leurs ancêtres et aiment se retrouver pour faire vivre leur culture. Mi août, a lieu le "tintamarre "la grande fête du pays acadien. 

Nous sommes dorénavant incollables sur la vie acadienne !

Demain petit tour matinal dans 2 petites îles toutes proches avant d'entamer notre retour au Québec...

De Bouctouche à Caraquet par la Route de l'Acadie

Panneau "Route de l'Acadie"
Le Pays de la Sagouine (village reconstitué,  théâtre en été de saynètes avec le personnage de La Sagouine, très célèbre à  Bouctouche)
Les couleurs attaquent !
(Parc de Kouchibouguac sur notre route)
Village historique acadien de Caraquet : l'école 

 

Le village... : le banquier 
La station essence


Vendredi 6 : retour au Québec (de Caraquet à Rivière-du-Loup)


Ça y est, notre périple dans les provinces maritimes est terminé. Ce soir, nous sommes à Rivière du loup, au Québec. 

Notre journée de route s'est très agréablement déroulée, sous un grand soleil. 

Au départ, un petit tour sur l'île de Miscou, accessible par un petit pont tout bombé, et là, sur la route du phare, une balade au milieu des tourbières qui ont, elles aussi, pris leurs couleurs d'automne. C'était juste "gorgeous" comme disent nos amis américains ! 

Puis, suite et fin de la route de l'Acadie, les paysages explosent de couleurs... waouh ! 

Arrivée au Québec, traversée de la vallée de la Matapédia... un peu déçus car, si la route est belle puisqu'on suit une majestueuse rivière à saumon, les couleurs sont beaucoup moins chatoyantes, que du jaune et du vert... on devient vite exigeant ! 

En fait, le rouge flamboyant est l'apanage de l'érable et de l'orme, là c'était essentiellement des conifères et des bouleaux... ceci explique cela, mais quand même !

On apercevait la Gaspésie en face (superbe région visitée lors d'un précédent séjour) et ses forêts cramoisies, on s'est consolé en se disant que le Charlevoix et la Mauricie où nous allons passer quelques jours tiendraient sans doute leurs promesses côté couleurs.

Cependant, ce n'est pas si sûr car la forte chaleur de fin d'été a pour conséquence la chute des feuilles avant qu'elles ne virent au rouge... paroles de Québécois !

Wait and see !


Premier bilan sur ces 15 jours dans les provinces maritimes : on a tout aimé, on était très attiré par la Nouvelle Ecosse et les îles de la Madeleine et, finalement, on a eu une petite préférence pour l'île du Prince Edward et le Nouveau Brunswick... sans doute que le temps n'y est pas pour rien car la pluie sur le Cabot Trail nous a gâché un peu la beauté des lieux, idem pour la Madeleine. 

Nous avons trouvé l'Acadie très attachante, un peu l'impression de se trouver dans "la petite maison dans la prairie ". On essaie d'imaginer comment des gens pouvaient, au 17e siècle, avoir le courage de traverser les mers pour arriver au milieu de nulle part avec leurs familles... On joue "petit" nous, avec notre avion, notre voiture de location, notre gps et internet pour préparer le voyage !

Mais ce n'était pas les premiers migrants, ni les derniers... l'actualité nous le rappelle tous les jours !




 

 

Petite incursion dans les îles de Lamèque et Miscou avant de poursuivre la Route de l'Acadie jusqu'à Campbellton puis remonter vers le Québec par la Vallée de Matapédia

le drapeau acadien 
les tourbières 
Dépossédés de leurs terres par les anglais, les acadiens sont devenus pêcheurs 
le phare de l'île de Miscou